Tableau nocturne de lumières vues du ciel

Les astronautes à bord de la station spatiale ont pu admirer cette vue nocturne du Golfe du Mexique, le regard dirigé vers le sud est, lors d’un survol de 2015. En orbite à 400 kilomètres d’altitude, la vision s’ouvre sur ce Golfe qui constitue un trait reconnaissable de notre planète bleue et s’étend sur plus de 1400 kilomètres, de Mexico à la Nouvelle-Orléans.

 

L’œil exercé des astronautes est capable, même de nuit, de reconnaître de nombreux éléments permettant de se situer uniquement en regardant la surface de la planète. Les constructions humaines et les lumières qui y sont liées sont souvent un bon point de départ. La présence de nombreuses villes côtières dessine le trait de côte avec la même précision qu’une vue en plein jour. Les lumières jaunes contrastent fortement d’avec le noir profond de la mer. Tout au sud (à droite), dans une lumière diffuse due à la présence d’une couverture nuageuse, s’étend la tentaculaire ville de Mexico qui abrite 8,85 millions d’habitants, 4 fois la population de Paris. Au nord (à gauche) de Mexico, une ligne presque droite dessine une partie de la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, au niveau de la ville de Brownsville. Tout au nord du Golfe à présent, vous repérerez peut-être, tel un aplat très fin de dorures sur la courbe du globe terrestre, la péninsule de Floride. Un peu plus proche, en avant plan, la Nouvelle-Orléans dans sa mangrove, et plus en avant encore, une grande tâche presque au bord de l’eau : Houston et son centre spatial. Enfin, un arc lumineux presque au premier plan relie les villes de San Antonio et Austin.

 

Mais dans ces ténèbres ne brillent pas uniquement les lumières des villes. Plus faibles, plus pâles, mais plus denses, de nombreux point lumineux dessinent un grand croissant juste au sud de San Antonio. Il s’agit là des lumières vacillantes des torchères et de celles des nombreux puits de pétrole et de gaz qui forment le « shale-fracking country ». Ce « pays de la fracturation hydraulique » est une zone qui a attiré l’attention des industries pétrolières avec l’arrivée de la technologie permettant d’exploiter les gaz de schiste au début des années 2000. Aujourd’hui, la densité de puits est telle qu’ils sont visibles de jour comme de nuit.

 

A ces lumières artificielles s’ajoutent celles, naturelles, qui ajoutent un peu de poésie à ce tableau nocturne. D’abord, une grande tâche diffuse illumine le golfe. Il s’agit là du romantique reflet de lune, visible lui aussi depuis l’espace. Enfin, une très légère ligne vient suivre la courbure du globe terrestre à une certaine altitude. C’est la limite de l’atmosphère, qui renvoie elle aussi un peu de lumière. Cette fine limite, qui nous rappelle à quoi peut bien tenir notre vie sur cette planète…

 

Crédits image : NASA Earth Observatory & Thomas Pesquet – 16 Février 2017.

Pour en savoir plus :

http://earthobservatory.nasa.gov/IOTD/view.php?id=85553

https://www.tceq.texas.gov/assets/public/implementation/barnett_shale/bs_images/txOilGasWells.png

https://earthobservatory.nasa.gov/IOTD/view.php?id=87725

 

https://www.google.fr/maps/@28.3990079,-99.0682018,45074m/data=!3m1!1e3

 

Ulysse P - le 13/04/2017

En bonus :

Quelques images satellites, nocturnes et diurnes du shale-fracking country autour de la ville de Cotulla, ainsi qu’une carte réalisée par la Commission du Texas sur la Qualité de l’Environnement, référençant l’ensemble des puits à pétrole ou gaz de la région.

 

Crédits : NASA & TCEQ (références données juste au-dessus)