Grand Erg Oriental

A cheval entre l’Algérie et la Tunisie s’étend le Grand Erg Oriental, désert de dunes dans le désert du Sahara.

 

Depuis la station spatiale internationale, l’œil est attiré par de grandes lignes de sables parallèles entre elles qui s’étendent sur une surface de plus de 120 000 kilomètres carrés, presque deux fois la surface de la région Rhônes-Alpes Auvergne. Sur cette image, le nord n’est pas « vers le haut » du cadre, mais vers le sommet en haut à droite. Les lignes de dunes s’allongent du nord au sud.

 

Cette mer orangée et ses grandes vagues vivent au rythme des vents, qui déplacent les grains de sable. Les souffles dominants sculptent les reliefs des dunes sur des temps très longs, et celles-ci enregistrent les changements de direction et d’intensité des vents.

 

Dans l’ensemble, on voit ces grandes lignes de plus de 1,5 kilomètre de large, séparées par des plaines nommées interdunes au moins aussi larges, qui s’étendent du nord au sud. Mais ces dunes ne sont pas simplement linéaires, elles possèdent une structure interne. Des rides perpendiculaires orientées est-ouest, des crêtes immenses en demi-cercles, et certaines arrêtes semblant irradier d’un même sommet… On parle de dunes linéaires composées. L’aspect linéaire est dû aux vents dominants qui ont soufflé pendant une longue période de temps principalement du nord vers le sud, avec une légère oscillation. Le sable s’est massivement regroupé en lignes parallèles. Plus récemment, le vent est devenu multidirectionnel, soufflant parallèlement et perpendiculairement aux dunes. Ce changement a permis la naissance des structures plus particulières qu’on retrouve sur les lignes de sables, à différents stades de développements, fascinantes. Ce sont des dunes en étoiles, dont les bras s’étendent dans toutes les directions à partir d’un même sommet… 

20 secondes après que cette photo ait été prise, la station spatiale internationale survolait une zone où les dunes en étoiles étaient bien plus développées…

 

Les dunes sont comme les vagues d’un océan de sable presque figé à l’échelle de nos vies, peint par la brosse changeante des vents dont on peut, en prenant un peu de hauteur, deviner les directions.

Ulysse P - le 04/05/2017